Situation géographique

Chemins d’origine antique autour du futur lieu d’implantation de Noblat

Entre la Montagne limousine et Limoges s’étend une zone de plateaux formés de roches granitiques et métamorphiques, dominés par de lourdes croupes arrondies. L’air océanique humide apporte deux éléments essentiels au paysage: l’eau et une opulente végétation d’arbres et d’herbe. Les eaux courantes, ruisseaux calmes ou dévalant les pentes vers les puissantes rivières de la Maulde et de la Vienne, cisèlent avec vigueur un paysage qui reste accueillant. C’est là que, à l’extrémité d’un long interfluve limité par les vallées du Tard et de la Vienne, se dresse à environ 350 mètres d’altitude la ville de Saint-Léonard-de-Noblat, dominant au sud son faubourg du Pont-de-Noblat (262m).

Au Ier siècle avant notre ère, à l’emplacement de l’actuel bourg de Saint-Léonard, se trouvait un carrefour entre un grand itinéraire antique nord-sud menant de Bourges à Bordeaux et un axe secondaire est-ouest reliant l’Auvergne au Poitou. Un chemin d’intérêt local permettait aussi l’accès à l’oppidum de Villejoubert, le plus grand de Gaule, qui fut sans doute la capitale des gaulois Lémovices. Le gué puis le pont médiéval du faubourg du Pont-de-Noblat fut un passage privilégié dans les circulations de l’Antiquité et du Moyen Âge et contribua à faire de la ville une étape importante sur la route de Saint-Jacques de Compostelle et de Rocamadour. C’est sur ce site que, durant les quatre siècles précédant l’an Mil, apparut le modeste bourg de Nobiliacum qui se développa autour d’églises aujourd’hui disparues : Saint-Martin (cimetière actuel), Notre-Dame-de-sous-les-Arbres et Saint-Étienne (place Gay-Lussac).

Depuis la plus haute antiquité cette région a été habitée. Elle en porte encore les traces. Deux dolmens, témoins de l’époque préhistorique, encadrent le site : au nord à Marlhiat (commune de Saint-Martin-Saint-Catherine), au sud au Pouyol (commune d’Eybouleuf). L’oppidum gaulois de Villejoubert, l’un des plus grands d’Europe, n’est qu’à quelques kilomètres à l’est. De nombreux vestiges gallo-romains retrouvés sur le territoire communal de Saint-Léonard-de-Noblat (La Besse, Chigot, La Bussière…) ou dans les communes environnantes attestent la présence de domaines agricoles dès les premiers siècles de notre ère.

C’est dans ce site, et tout naturellement le long de l’antique chemin non loin du gué, que saint Léonard serait venu installer son ermitage au VIe siècle.