L’origine de la chapelle Saint-Martin-de-Champmain, mentionnée dans les textes à la fin du XIIe siècle, pourrait être plus ancienne et remonter au haut Moyen Âge. Plusieurs indices de datation font supposer que cette chapelle pourrait être l’un des premiers lieux de culte de Saint-Léonard-de-Noblat. En 1981, l’association Connaissance et Sauvegarde avait déjà réalisé un premier sondage à l’intérieur du cimetière de Saint-Léonard dans le but de déterminer l’emplacement de cette chapelle, son importance et son évolution. La campagne 2020 en cours permet la réalisation d’un second sondage à l’extérieur de la nécropole, le long du mur du cimetière de la place de la Libération. L’objectif de cette nouvelle campagne est de trouver des éléments de l’église médiévale qui a succédé, quasi au même endroit, à la chapelle Saint-Martin-de-Champmain. Cette église Saint-Jean-Baptiste a hébergé jusqu’au XVIIIe siècle la confrérie des Pénitents Blancs. Sa destruction à la Révolution Française entraîne la construction d’un troisième édifice en lieu et place de l’ancien, répertorié dans le cadastre de 1824. Ce sont donc trois édifices et trois époques différentes qui se chevauchent et se superposent.
Au cours de ce sondage 2020, des sépultures médiévales en place ont été découvertes mais l’intervention des anthropologues pour l’ouverture et l’analyse des sépultures n’a pas permis de trouver des ossements ou du mobilier archéologique. En Limousin, l’acidité élevée du sol décompose la plupart des traces humaines dans un délai relativement court: matières organiques et objets. Des échantillons de charbon de bois ont néanmoins été trouvés et ont fait l’objet d’une datation au carbone 14 en laboratoire afin de pouvoir dater les couches d’occupation du sol. Les “âges calibrés” rapportés par ces analyses indiquent une occupation de sol médiévale entre le XIe et le XIIe siècle. Le sondage est aujourd’hui recouvert.