Les représentations à l’étranger de saint Léonard sont la plupart du temps semblables à l’iconographie française mais quelques variantes ont été identifiées. Deux traditions hagiographiques font du saint un diacre ou un abbé. Au XIIIe siècle, le texte de Jacques de Voragine qui assure que Léonard a fondé un monastère et qu’il en est devenu le premier abbé est diffusé dans le Saint-Empire romain germanique. En effet, les religieux bénédictins et surtout cisterciens participèrent à la diffusion du culte de Léonard en Europe, notamment vers les pays germaniques comme en Autriche, en Angleterre, en Pologne ou en Belgique. Ils le décrivent en abbé avec une crosse ou un bâton pastoral, avec un habit noir pour les bénédictins et un habit blanc pour les cisterciens. Si l’iconographie française, et notamment limousine, retient davantage les entraves (ou verrou) comme attribut principal, l’iconographie germanique privilégie davantage les chaînes dans les représentations du saint. La dévotion germanique, et plus particulièrement bavaroise, a aussi développé un thème iconographique secondaire pour saint Léonard: celui de protecteur du bétail, des récoltes et des chevaux. Ce thème complète celui du libérateur sans le supprimer. En Angleterre, dans le Livre d’Indulgence d’Adelbey de 1335, Léonard est représenté en habit pontifical et porte la mitre. Cette tenue liturgique de père abbé marque particulièrement l’iconographie anglaise de saint Léonard, comme dans de nombreux vitraux du XVe siècle, notamment au prieuré du grand Malvern à Hereford ou à l’église Saint-Anietus-de-Saint-Neot en Cornouailles.
En Italie, il est majoritairement vêtu en diacre (à Pallanza), mais aussi en abbé (à Masi Torello) ou en moine cistercien (aube blanche et coule noire) surtout dans le sud du pays. Comme dans quelques rares cas français, des artistes italiens l’ont également représenté en chevalier, comme sur les fresques de la chapelle palatine de Palerme (XIIe siècle) et celles de l’église San Prospero de Perouse. À l’exception de l’Italie où la propagation se fit par la route de pèlerinage entre l’Autriche et Rome, le culte et l’iconographie de saint Léonard se sont peu diffusés dans les pays latins comme en Espagne (à l’exception de Zamora, Tarragone et San Leonardo de Yaguë) et au Portugal (à l’exception d’Atougia da Baleia). Les circulations religieuses seraient moins importantes entre la France et la péninsule ibérique au Moyen Âge qu’entre la France et l’espace germanique en raison de la présence arabe et musulmane.
La volonté d’expliquer les vertus de saint Léonard a entraîné des développements iconographiques sous formes de cycles. Ceux-ci, très inégaux, peuvent comporter trois ou quatre scènes et jusqu’à plus de quinze, déterminés par la Vita, elle-même revue par le texte du XIIIe siècle de Jacques de Voragine, et librement interprétées ou complétées par des scènes de vénération locale. Ces scènes s’organisent généralement autour de l’enfance de Léonard, sa formation religieuse, son arrivée en Limousin et la fondation de l’ermitage de Noblat, la mort de l’ermite et ses miracles. Il existe ainsi plusieurs dizaines de cycles principalement en Bavière, Autriche Suisse et Italie. La basilique Saint-Marc de Venise abrite plusieurs représentations de saint Léonard, entre autres un cycle de six grands tableaux en mosaïque du XVIe siècle car saint Léonard est l’un des quatre saints protecteurs de la ville. Mais l’ensemble le plus complet se trouve peut-être à la chapelle Saint-Léonard de Landsschlacht en Suisse dont l’influence a perduré jusqu’au XVIIIe siècle. Il inspira le cycle baroque peint sur la totalité du plafond de l’église d’Inchenhofen par Ignaz Baldauf.